La recherche dans la FSHD n'a jamais été aussi active.
En 2023, on compte 17 essais cliniques dans le monde (dont 4 ouverts en France) ; une trentaine de biotech qui travaillent sur la FSHD.
Elle s'attache à mieux comprendre les mécanismes génétiques en cause dans la maladie et à l'exploration des pistes thérapeutiques pour arriver à un ou des médicaments.
Les principales approches étudiées pour obtenir un traitement curatif ciblent différentes étapes du mécanisme moléculaire impliqué dans la maladie :
Le losmapimod (Phase III)
Disponible sous forme de comprimés, le losmapimod inhibe une enzyme, la MAP-kinase p38 (MAP-kinase pour Mitogen-Activated Protéine Kinase).
La MAP-kinase p38 est une enzyme, qui intervient dans l’inflammation et le contrôle du cycle cellulaire.
Elle est exprimée, notamment, dans les cellules endothéliales (paroi des vaisseaux) et les myocytes (cellules musculaires).
L’AOC 1020 (Phase I/II)
Développé par Avidity Biosciences, l’AOC 1020 est un petit ARN interférent qui cible l’ARN messager DUX4.
Dans des modèles animaux, une injection intraveineuse unique de l'AOC 1020 a ralenti le développement de leur faiblesse musculaire.
L’AOC 1020 est un petit ARN dit interférent (siRNA) : il a été créé pour se fixer spécifiquement à un ARN cible, l’ARN du gène DUX4, entrainant sa destruction.
L’AOC 1020 bénéficie du statut de médicament orphelin dans la FSHD, accordé par les autorités de santé américaines et européennes et de « fast track », une procédure qui permet d’accélérer certaines étapes de son développement.
Le RO7204239 (Phase II)
Le RO7204239 est un candidat-médicament développé par le laboratoire Hoffmann-La Roche pour inhiber la myostatine. Il est testé dans un essai de phase II, l’essai MANOEUVRE, afin d’évaluer ses effets sur le volume musculaire contractile des muscles quadriceps chez des adultes ambulants atteints de FSHD.
Le R07204239 est un anti-myostatine, c’est-à-dire qu’il bloque cette protéine qui inhibe naturellement la croissance musculaire.
Des antioxydants
Une équipe du CHU de Montpellier a mené par le passé une analyse de la fonction des mitochondries et du stress oxydatif dans le sang et les muscles de personnes atteintes de FSHD et de personnes indemnes de la maladie.
Le stress oxydatif correspond à une situation où la cellule ne contrôle plus la présence excessive de molécules toxiques issues principalement de la respiration cellulaire, les radicaux libres.
Les radicaux libres sont produits par la transformation de l’oxygène qui est utilisé par les cellules pour leur fonctionnement, via les mitochondries (respiration cellulaire). Ils sont toxiques car ils oxydent d’autres molécules et endommagent la cellule
Le monohydrate de créatine (Phase II)
Le monohydrate de créatine est une molécule utilisée par des sportifs pour augmenter leur volume musculaire.
Un essai de phase II, dont le promoteur est le Murdoch Childrens Research Institute, a évalué les effets du monohydrate de créatine sur la masse et la force musculaires d’enfants atteints de FSHD.
La testostérone et l’hormone de croissance (Phase I)
Aux États-Unis, L’Université de Rochester a mené l’essai STARFISH pour évaluer la testostérone associée à l’hormone de croissance chez des hommes atteints de FSHD. Les données sont en cours d’analyse.
Le filgrastim (Phase I)
En Pologne, un essai de phase I est en cours de recrutement pour évaluer les effets du filgrastim, un facteur qui stimule les granulocytes, le G-CSF (pour Granulocyte colony-stimulating factor) et agit sur la prolifération des cellules satellites ainsi que sur la régénération musculaire et la réparation membranaire.
Les cellules satellites sont des cellules souches situées à proximité des cellules musculaires. Les cellules souches possèdent à la fois la capacité de se multiplier à l’identique pour produire de nouvelles cellules souches, et celle de donner naissance, dans des conditions déterminées, à des cellules différenciées (cellules sanguines, cellules du foie, cellules musculaires...). Lors d’une lésion du muscle squelettique, les cellules satellites sont rapidement activées pour régénérer le muscle.